Après l'arrêt du tabac, soigner sa circulation sanguine
- Guillemette Bourgoing
- 16 mai
- 8 min de lecture
L’arrêt du tabac est un merveilleux cadeau que vous offrez à votre organisme et si vous avez arrêté vous pouvez vous en féliciter. Sachez que dès les premières semaines les parois de tous vos vaisseaux commencent déjà à se réparer. Et ceci est une très bonne chose car le tabac est particulièrement délétère sur la circulation artérielle, veineuse et micro-vasculaire. Il est reconnu pour être la cause directe de plus de 25% de décès par maladies vasculaires dans les pays industrialisés. Mais avant cela, les fumeurs souffrent souvent de certains désagréments comme un teint terne ou cicatrisation lente, mais aussi des jambes lourdes, des extrémités froides, des œdèmes ou des varicosités. Cela indique que le système circulatoire, en particulier les petits vaisseaux et les veines, est endommagé et met souvent plusieurs mois, voire des années à se réparer après l’arrêt de la cigarette.

- Les effets du tabac sur la circulation sanguine :
Si le tabac est souvent associé aux maladies respiratoires, ses effets sur la circulation sanguine et lymphatique sont pourtant précoces et largement sous-estimés. Ces effets sont à la fois chimiques, inflammatoires, mécaniques et fonctionnels. Ce n’est pas étonnant lorsque l’on réalise que la fumée de cigarette contient plus de 7000 substances chimiques, dont certaines sont particulièrement toxiques pour les cellules endothéliales (cellules qui forment une monocouche, l’endothélium, qui tapisse l’intérieur de tous les vaisseaux sanguins et des cavités du cœur). En première ligne, le monoxyde de carbone qui prend la place de l’oxygène transporté par nos globules rouge, provoquant ainsi une asphyxie de nos cellules qui ne sont ainsi plus suffisamment oxygénées (c’est l’hypoxie cellulaire). Ensuite, les radicaux libres, pro-oxydants, accélèrent le vieillissement des cellules en endommageant leurs membres et ils sont pro-inflammatoires. Enfin, la nicotine stimule la production d’une neuro-hormone, l’adrénaline, qui est vasodilatatrice et entraînant ainsi de la tachycardie qui peut fragiliser les parois veineuses. Le tabac a donc des effets négatifs sur le tonus vasculaire, la coagulation, l’inflammation et l’adhérence cellulaire ce qui facilite la formation de plaques d’athérome, augmente l’agrégation plaquettaire et rend les vaisseaux plus rigides. C’est ainsi que le tabac est pointé du doigt pour être un facteur favorisant les infarctus, AVC et artérites. Mais, bonne nouvelle, l’arrêt du tabac diminue de 50% le risque cardiovasculaire dès la première année et le risque d’AVC diminue dès le premier mois. Le processus est donc partiellement réversible. Nous pouvons de notre côté accompagner et encourager cette réparation vasculaire de différentes manières.

- Restaurer la dynamique vasculaire grâce à l’hygiène de vie :
En règle générale il est important d’adopter une activité physique et modérée régulière, mais celle-ci est fondamentale pour l’ancien fumeur. Elle peut être sous la forme de marche rapide (les coups de talons relancent la circulation), de natation, vélo doux ou qi gong (voir mon article). Chaque contraction musculaire stimule le retour veineux et lymphatique, relançant ainsi une circulation efficace et permettant d’éviter tant que possible l’apparition de jambes lourdes ou d’œdèmes sur les membres inférieurs, souvent aggravés d’ailleurs par la chaleur (voir mon article). Il est aussi intéressant de s’exposer à la chaleur douce, comme une séance de hammam ou des bains de siège alternés. Ils permettent d’améliorer l’élasticité artérielle grâce à la vasodilatation induite par la chaleur, tout en favorisant l’élimination de nombreuses toxines. Toutefois les personnes ayant des varices douloureuses et non traitées devront s’abstenir. Et puis, inévitablement, il va falloir apprendre à gérer son stress. D’abord pour soutenir et maintenir l’effort demandé, qui peut être très intense, avec l’arrêt du tabac mais aussi parce que le stress chronique active le système sympathique avec production de neuro-hormones, l’adrénaline et le cortisol, qui sont pro-inflammatoires, vaso-constrictives et hypertensives (voir mon article). En première attention la cohérence cardiaque est particulièrement efficace pour ramener le calme (voir mon article), mais vous pouvez aussi vous tourner vers la sophrologie ou de la relaxation guidée et bien sûr vers la réflexologie plantaire pour relancer la circulation veineuse et lymphatique (voir mon article). Le temps que ces conseils se mettent en place et soient adoptés dans votre hygiène de vie, il peut être utile au début de s’aider avec des compléments alimentaires afin de combler des carences souvent induites par l’usage de la cigarette et qui rendent la réparation spontanée souvent ralentie voire incomplète.

- Soutenir votre organisme dans son effort de réparation par l’alimentation :
Certains micronutriments sont essentiels pour réparer les vaisseaux après le tabac. Ils vont permettre de soutenir la régénération de l’endothélium, diminuer l’inflammation, restaurer la souplesse des vaisseaux et prévenir les ainsi les risques d’athérosclérose et de thrombose à long terme.
En première ligne, la vitamine C (acide ascorbique). Elle est l’antioxydant réparateur par excellence, capable de neutraliser les radicaux libres générés par la fumée de cigarette et par l’inflammation chronique qui persiste après le sevrage. Et puis elle est cofacteur de la synthèse du collagène, cette protéine qui constitue l’armature de tous nos vaisseaux. On en trouve particulièrement dans le kiwi, l’acerola, le persil frais, le poivron rouge, les agrumes et le cassis. Mais les besoins des anciens fumeurs sont plus élevés que la moyenne ce qui peut justifier une complémentation si l’alimentation n’est pas suffisante.
Ensuite la vitamine E qui est protège les membranes cellulaires des vaisseaux, eux-mêmes riches en lipides, contre l’oxydation. Chez les fumeurs, les LDL-cholestérol sont souvent oxydés, ce qui favorise leur accumulation dans la paroi artérielle. La vitamine E limite cette agrégation plaquettaire et donc la progression de l’athérosclérose, en agissant comme une barrière. On la trouve dans les huiles végétales non raffinées (vierges, première pression à froid), comme l’huile de germe de blé qui est la plus riche (133 mg pour 100 g) et bien sûr l’huile d’olive (entre 10 et 25 mg selon la qualité) qui est en plus hypocholestérolémiante. L’avocat, les amandes, noisettes et graines de tournesol sont aussi intéressantes. Fluidifiantes, les personnes sous anticoagulants doivent en ralentir leur consommation si des saignements anormaux apparaissent.
De même, les oméga-3 (EPA et DHA) sont des fluidifiants naturels, anti-inflammatoires vasculaires et ils réduisent les triglycérides sanguins (voir mon article). Ils réduisent ainsi significativement les risques cardiovasculaires, y compris chez les anciens fumeurs (1). Les sources à privilégier sont les petits poissons gras comme les sardines, maquereaux ou le hareng. On en trouve également dans les huiles de lin, cameline ou noix. Pour les personnes qui ne mangent pas suffisamment de poissons (2 à 3 fois par semaine), il existe des gélules d’huile de poisson ou d’huile de krill.
Enfin, le magnésium est central dans de très nombreuses réactions métaboliques et il est très souvent déficient chez les fumeurs. Cela d’autant plus lors du sevrage tabagique qui induit un stress lui-même fort consommateur de magnésium et qui augmente l’élimination par les voies urinaires. Le magnésium est indispensable à la relaxation des vaisseaux et à la stabilité du système nerveux. Il a donc une action directe sur la tension artérielle, la régulation du rythme cardiaque et le tonus circulatoire. Les principales sources alimentaires sont les amandes, bananes, le cacao cru, les légumes verts, lentilles et céréales complètes.

- La phytothérapie pour une action circulatoire ciblée :
Chez les anciens fumeurs, la circulation veineuse et lymphatique mérite une attention toute particulière. Or la phytothérapie offre des outils puissants, bien tolérés et dont les effets sont bien connus (et reconnus). Certaines plantes permettent de stimuler le retour veineux, renforcer les capillaires fragilisés, améliorer la microcirculation et limiter l’inflammation de la paroi vasculaire.
-Le Ginkgo biloba est réputé pour améliorer la microcirculation cérébrale et périphérique en augmentant la vasodilatation et en réduisant l’agrégation plaquettaire, tout en protégeant l’endothélium du stress oxydatif. Son action est lente toutefois elle peut avoir des interactions possible avec la prise d’anticoagulants. Il convient donc d’être vigilant. Et cette prudence s’applique d’ailleurs à l’usage de toutes les plantes qu’il faut bien connaître en amont.
La vigne rouge est un grand classique pour soulager les symptômes d’insuffisance veineuse chronique. C’est l’une des plantes phlébotoniques les plus populaires d’Europe. Riche en polyphénols elle renforce, tonifie, les parois veineuses et la résistance capillaire. Elle réduit ainsi leur perméabilité, améliore le retour veineux et diminue l’inflammation des parois veineuses.
Le marronnier d’Inde est lui un véritable tonique veineux et un anti-inflammatoire grâce à son principe actif l’aescine. Il est a prendre en cures temporaires (1 mois) et avec mesure, surtout en cas d’insuffisance rénale.
D’autres plantes se complètent dans une synergie apportant des effets veinotoniques complémentaires. L’Hamamélis virginiana est anti-inflammatoire et ses propriétés astringentes permettent de resserrer les capillaires et réduire ainsi les hémorragies mineures. Le Mélilot officinal, lui, stimule la circulation lymphatique et agit comme un décongestionnant veineux. Enfin le cyprès (cupressus sempervirens) est un tonique veineux.
Toutes ces plantes sont donc d’une aide précieuse dans l’accompagnement post sevrage tabagique, mais aussi chez les personnes, notamment les femmes, souffrant de troubles circulatoires anormaux.
- Je peux vous aider :
Vous avez fait le plus dur en arrêtant de fumer et vous pouvez être fier de vous, c’est la meilleure décision que vous ayez prise et c’est un grand cadeau que vous vous faites. Maintenant il est temps de réparer les dégâts, à commencer par réparer profondément votre système circulatoire de l’intérieur. L’arrêt du tabac offre vraiment une « fenêtre de réparation », il est le déclencheur d’un retour à une vie saine.
Par mes conseils personnalisés je vais mener une action sur les carences micro-nutritionnelles, sur l’inflammation et le stress oxydatif, sur la gestion du stress et des émotions, l'arrêt du tabac dans une prise en charge globale (voir mon article sur la naturopathie). Ecouter, prendre en compte, expliquer, proposer des solutions, adapter les conseils sont tout ce qui fait un suivi naturopathique, pour des réformes efficientes et pérennes. A l’instar d’un traitement pharmacologique, ces conseils seront alors à prendre avec autant de sérieux. Ils le seront à condition d’être compris, appropriés et le moins contraignant possibles.
La naturopathie n'est pas uniquement "soigner avec des plantes". Son action et ses outils sont bien plus larges. Je m'intéresse à la personne dans sa globalité, à tous les niveaux. Et pour cela, je fais appel à tous les outils que la nature peut m'offrir, comme la réflexologie ou l'auriculothérapie (voir mon article), que ce soit du monde végétal, animal, minéral, vibratoire ou magnétique. Mes conseils portent sur l'alimentation (rééquilibrage alimentaire, diversification de l'alimentation, idées de menus...), l'hygiène de vie (bien vivre, bien dormir, bien bouger, se reconnecter à la nature, apprécier la vie !), la gestion des émotions, la personne dans son environnement... C'est ce qui fait toute la richesse d'une consultation en naturopathie et tout la diversité des pratiques propres à chaque naturopathe : je pratique aussi la réflexologie auriculaire et l'iridologie en plus de l'usage des plantes et de la micronutrition.
Je me suis également spécialisée dans l'arrêt du tabac qui, pour moi, est le premier facteur pour prévenir un grand nombre de maladies lourdes, à commencer par toutes les maladies dites de civilisation (syndrome métabolique, cancer, maladies auto-immunes, troubles cognitifs...) Alors respectez cette merveilleuse machine qu'est votre corps, arrêtez de fumer si ce n’est pas déjà fait et retrouvez le plaisir de manger sainement.
Guillemette Bourgoing, naturopathe et réflexologue spécialisée dans l'arrêt du tabac sur Villelaure Pertuis et Aix-en-Provence
Si vous avez aimé cet article, n'hésitez pas à le commenter et à le partager
(1) – Etude du Dr Mozaffarian publiée dans « Circulation » - 2011
Yorumlar