L'impact de la chaleur sur nos jambes et notre quotidien

Guillemette Bourgoing
15 mai
6 min de lecture

Dernière mise à jour : 16 mai

Malgré des vagues de pluie qui sont plutôt les bienvenues, le retour des beaux jours ensoleillés arrivent pour notre plus grand bonheur. Toutefois, pour des millions de personnes (20 millions), et surtout les femmes (plus d’une femme sur deux), cette montée des températures s’accompagnent de troubles assez désagréables : jambes lourdes, chevilles gonflées, fourmillements, varices saillantes, voire crampes nocturnes ou impatiences. Ces symptômes, parfois sous-estimés, témoignent d’un véritable déséquilibre circulatoire, amplifié par la chaleur. En effet, afin de faciliter la régulation thermique de notre corps, les veines ont tendance à se dilater lorsque le mercure monte. C’est une réaction physiologique normale mais elle devient problématique lorsque cette dilatation devient excessive et que les parois veineuses perdent de leur tonicité. Ainsi, le retour veineux devient moins efficace et le sang a tendance à stagner plus facilement dans les membres inférieurs. C’est ainsi qu’apparaissent les troubles circulatoires entrainant alors œdèmes, inflammations locales et des douleurs diffuses dans les jambes, mais aussi dans les mains, qui peuvent être plus que gênantes au quotidien. Ces désagréments ne sont pas uniquement une question de confort ou d’esthétique et ils ne doivent pas être négligés. Il existe de nombreuses solutions naturelles, de préférence en prévention, pour préserver la légèreté des jambes, éviter la progression des troubles et retrouver un meilleur confort circulatoire tout au long de l’été.

- Les causes responsables des troubles circulatoires :

L’exposition à la chaleur entraîne une vasodilatation physiologique du système veineux afin de faciliter la perte de chaleur dans l’organisme. Ce système veineux joue un rôle essentiel dans le retour du sang des extrémités vers le cœur, et cela grâce à la tonicité de ses parois veineuses, ses valvules anti-reflux et les contractions musculaires qui ont un rôle de pompe veineuse. Mais si les parois veineuses sont trop distendues, le retour du sang vers le cœur devient moins efficace, le sang a de plus en plus de mal à défier la gravité. Il stagne dans les extrémités, essentiellement les membres inférieurs, ce qui provoque un ralentissement de la circulation avec augmentation de la pression intraveineuse et une fuite de liquide vers les tissus environnants. D’où l’apparition d’œdèmes, sensations de jambes lourdes, gonflement des chevilles voire des mains, ou des varicosités.

Les facteurs de risque sont multiples. Les femmes sont plus touchées à cause de l’influence des œstrogènes sur la paroi veineuse. En effet, les œstrogènes ont non seulement un effet vasodilatateur mais elles modifient également la structure des parois veineuses et influencent la synthèse du collagène et de l’élastine (deux composés majeurs dans la tonicité vasculaire). Lors de périodes de fortes fluctuations hormonales, comme la puberté, la prise de contraceptifs oraux, la ménopause ou la prise d’un traitement hormonal substitutif, la paroi veineuse peut se fragiliser, pouvant s’accompagner de l’apparition de varices. Les choses peuvent s’aggraver lors d’une grossesse pendant laquelle le volume sanguin augmente, ce qui accroit la pression sur les parois veineuses, et l’utérus appuis sur les veines (cave inférieure et pelviennes) entrainant ainsi une stagnation du sang dans les membres inférieurs. Mais les troubles circulatoires ne concernent pas uniquement les femmes car avec l’âge, les mécanismes de retour veineux se dégradent pour tous. Et cela notamment chez les personnes en surcharge pondérale (l’excès de poids augmente la pression intra-abdominale, ce qui gène le retour veineux depuis les membres inférieurs), sédentaires (l’absence d’activité physique, comme la station debout ou assise prolongée, limite l’activation de la pompe veineuse musculaire, notamment celle du mollet) ou ayant des prédispositions génétiques.

La consommation de tabac est un facteur aggravant majeur car il agit à plusieurs niveaux. Le monoxyde de carbone inhalé provoque un stress oxydatif important ce qui abime l’endothélium vasculaire qui est la première barrière de protection de nos veines. Il induit une vasoconstriction avec une perte de souplesse de toute la chaine circulatoire, ce qui induit une coagulation du sang plus importante avec un risque accru de thrombose veineuse profonde et un ralentissement de la microcirculation. Par ailleurs, le tabac accentue l’inflammation veineuse qui devient alors chronique. À cela s’ajoute une exposition accrue à la chaleur (bureaux non climatisés, transports en commun, activités en plein air), qui devient un facteur aggravant pour un système veino-lymphatique déjà fragilisé.

-Les conséquences d’une mauvaise circulation veineuse :

Ces troubles de la circulation, jambes lourdes, engourdissements, sensations de brûlures, sont la partie émergée de l’iceberg. Ils peuvent en fait être le signe d’une insuffisance veineuse chronique (IVC) qui touche jusqu’à 30% des adultes en France. Si elle n’est pas prise en charge, elle peut à long terme favoriser l’apparition de varices, dermites ocre, eczéma veineux ou voire, dans les cas avancés, des ulcères trophiques. L’hypertension veineuse chronique peut aussi entraîner des complications telles que la thrombose veineuse profonde (phlébite). En effet, en cas de stase (stagnation) sanguine importante, le risque de formation de caillots augmente, avec un risque, si un caillot se détache et remonte dans le poumon, d’une embolie pulmonaire par obstruction d’une artère. En dehors des veines et artères, c’est aussi la microcirculation qui est altérée : artérioles, capillaires et veinules, qui assurent les échanges d’oxygène, de nutriments et des déchets entre le sang et les tissus. Ces sont ces derniers, notamment au niveau des extrémités (doigts, orteils, nez, oreilles), qui sont les premiers affectés si le débit sanguin devient insuffisant. Cela se traduit alors par une mauvaise cicatrisation avec l’apparition de plaies chroniques (les personnes âgées, diabétiques et fumeuses sont particulièrement impactées), d’une frilosité car les échanges thermiques sont insuffisants voire de l’apparition d’une coloration bleutée au niveau des pieds, des mains et du visage (acrocyanose). Enfin, les troubles de la circulation ne sont pas uniquement veineux mais peuvent également être accompagnés d’une perturbation du drainage lymphatique (voir mon article) qui favorise la rétention d’eau, avec une sensation de gonflement généralisé, voire de troubles métaboliques (lipoedèmes et lymphoedèmes).

En période estivale, même les personnes habituellement peu concernées par les problèmes de « jambes en poteaux », lourdes, gonflées, avec des problèmes de cellulite, l’apparition de veines bleutées et de varices, ressentent plus, en fin de journée, de fatigue au niveau des jambes, qui « tirent », avec des marques de chaussettes plus accentuées, et donnent l’impression d’être chaudes avec le besoin de la passer sous l’eau froide pour soulager la pression et de les surélever.

Je peux vous aider :

Si vous regardez dans le Vidal, la bible des médecins, les seuls médicaments qui existent pour les problèmes circulatoires sont les plantes. Et, avant toutes choses, les mesures de base sont hygiéno-diététiques. Et c’est précisément ce qui est au cœur de notre métier de naturopathe. Avoir une activité physique, notamment la marche pour activer la pompe veineuse, se passer les jambes à l’eau froide après la douche pour tonifier veines et capillaires, surélever légèrement les pieds du lit quand vous dormez. Autant de conseils connus que je peux affiner en fonction de votre terrain, de vos habitudes, de votre environnement (si vous avez une piscine, si vous êtes plutôt mer ou montagne, ou rien de tout cela), d’autres troubles qui, finalement, trouvent leur même origine en amont. Je peux vous proposer des séances de réflexologie plantaires qui sont merveilleuses non seulement par le fait qu’elles procurent une réelle détente mais qu’elles sont parfaites pour relancer la circulation veineuse et lymphatique. Je peux également vous donner des conseils nutritionnels sachant qu’aucun aliment n’est de nature à corriger les problèmes veineux et lymphatiques. Toutefois, en proposant un régime riche en antioxydants, une alimentation qui favorise la fluidification du sang et réduise l’inflammation chronique on peut déjà aider beaucoup pour répondre aux problèmes de circulation veineuse et même plus globalement aux troubles cardio-vasculaires dans leur globalité et à de nombreuses maladies dites « de civilisation » (syndrome métabolique). L’usage de plantes « veinotoniques » et à effet « vasoconstricteur » ne se fait pas à la légère et elles ne sont pas adaptées à tout le monde. Il s’agit donc d’être prudent avec leur emploi. En revanche, certains compléments micronutritionnels permettent de nourrir la paroi des veines et de leurs muscles pour un réel travail de terrain. Mais il faut bien garder en tête qu’en termes d’insuffisance veineuse, c’est un mode de vie sain et actif qui est le meilleur des remèdes. A commencer, pour les fumeurs, par arrêter de fumer ce qui, pour moi, est la première chose à faire lorsque l’on souhaite optimiser sa santé. Et pour cela aussi je peux vous aider grâce à la méthode Chiapi, qui est une technique d’acupuncture spécifique à l’arrêt du tabac (et de l’opium en médecine chinoise), à l’auriculothérapie qui permettra d’avoir une action sur le système nerveux et les troubles associés au sevrage tabagique. Je pourrai compléter leur action par la phytothérapie ou la micronutrition et toutes les techniques naturopathiques qui sont en ma possession. Voilà ce qui fait toute la richesse d'une consultation en naturopathie et toute la diversité des pratiques propres à chaque naturopathe.