L'impact de la chaleur sur la circulation lymphatique
- Guillemette Bourgoing
- 15 mai
- 5 min de lecture
Avec l’arrivée des beaux jours, de nombreuses personnes ressentent une gène de plus en plus présente, avec certains symptômes inconfortables bien réels : gonflement des jambes ou des chevilles, tenue qui serre, fatigue diffuse, sensation de pesanteur, voire des douleurs diffuses qui augmentent tout au long de la journée. Ces signes sont bien connus dans l’insuffisance veineuse (voir mon article) mais ils concernent également un autre circuit circulatoire, moins connu : le système lymphatique. Discret mais essentiel à notre santé, ce dernier joue un rôle fondamental dans la détoxication, la régulation des fluides et l’immunité. Or, quand la chaleur s’installe, il arrive fréquemment qu’il fonctionne au ralenti : le corps n’arrive plus à drainer correctement les excès d’eau et de déchets, il est débordé (on compte entre 6 à 10 litres de lymphe qui peuvent stagner dans les membres inférieurs). Il en résulte l’apparition de gonflements localisés, des sensations de tension dans les membres, des inconforts digestifs, voire des réactions cutanées (peau d’orange, rougeurs, échauffements…). Ces signes, parfois jugés comme anodins, peuvent être particulièrement gênants au quotidien. Alors, tant que les températures sont encore supportables, c’est le moment de prendre les choses en mains pour améliorer la situation de manière naturelle et nous préparer aux chaleurs intenses de l’été.

- La circulation lymphatique : un réseau discret mais essentiel
Le système lymphatique est un réseau parallèle à la circulation sanguine. Constitué de petits vaisseaux appelés capillaires (car pas plus épais qu’un cheveu) et de vaisseaux lymphatiques qui collectent un liquide clair et transparent appelé la lymphe. Cette lymphe est issue du plasma sanguin. Elle est composée d’eau, de protéines, de cellules immunitaires, d’agents pathogènes et de déchets métaboliques et cellulaires. Ce réseau est présent dans tout notre corps qu’il traverse pour collecter les excès de liquides dans les tissus en les ramenant vers le système veineux, tout en filtrant au passage les agents pathogènes dans les ganglions. Elle participe par ailleurs à l’absorption des graisses intestinales. A la différence du système sanguin, le système lymphatique ne dépend pas d’une pompe centrale comme le cœur. Sa circulation dépendant uniquement de mouvements externes comme les contractions musculaires, les pressions des vaisseaux voisines, les mouvements respiratoires et la pression des tissus environnants. A la lumière de cette information, nous pouvons comprendre aisément que le réseau lymphatique est particulièrement sensible à toute forme de ralentissement métabolique (voir mon article sur la thyroïde), à la sédentarité et au stress. Or la chaleur de l’été est plutôt une invitation à se reposer et, dans une recherche de thermorégulation de l’organisme, favorise la dilatation des vaisseaux sanguins, ce qui a des conséquences sur la lymphe.

- Quand la chaleur complique la circulation lymphatique :
L’exposition à la chaleur, quelle qu’en soient les sources (soleil, bains chaud, chauffage au sol…) entraine une vasodilatation des vaisseaux sanguins afin d’évacuer les excès de chaleur corporelle. C’est alors que plusieurs mécanismes physiologiques se mettent en place, aggravant les difficultés de retour lymphatique. Sous l’effet de la chaleur, les capillaires sanguins deviennent plus perméables, laissant ainsi d’avantage de liquide s’échapper dans les tissus à proximité. Le système lymphatique est alors sur-sollicité. Chez les personnes déjà sujettes à un ralentissement de la circulation lymphatique, la situation s’aggrave et le liquide interstitiel s’accumule sous la forme de l’apparition d’un œdème, ou de gonflements, notamment au niveau des chevilles, des jambes ou des bras. Par ailleurs, sous l’influence de la chaleur, les tissus mous et les parois vasculaires ont tendance à se relâcher et se contractent donc moins bien. N’ayant pas leur propre pompe, ils sont très dépendants de l’activité musculaire pour fonctionner. C’est la raison pour laquelle la sédentarité, et notamment une position assise ou debout prolongée, favorise la stase lymphatique, également appelée rétention d’eau. Or, des déchets cellulaires et des cytokines pro-inflammatoires s’accumulent, ce qui peut générer un état inflammatoire chronique local, conduisant à une altération des tissus (fibrose) ou à des complications cutanées. Un véritable cercle vicieux inflammatoire s’installe avec apparition de rougeurs, des sensations de brûlure, voire une cellulite douloureuse.
Avant d’en arriver là, il convient d’être particulièrement attentif aux signes d’un ralentissement du système lymphatique : œdèmes localisés (pieds, chevilles, jambes, parfois les bras), sensation de jambes lourdes ou de raideurs diffuses, fourmillements, picotements ou diminution de la sensibilité dans les extrémités. Une prise de poids soudaine, sans modification alimentaire, avec des ballonnements, peut aussi être un signe de rétention d’eau généralisée, avec la présence de cellulite aqueuse ou adipeuse. Du fait de l’accumulation des toxines dans les tissus, une fatigue inexpliquée peut s’installer ainsi que des troubles cutanés (eczéma, rougeur, peau sèche). Sans une sérieuse prise en charge, ces symptômes peuvent évoluer vers des complications telles que des infections (lymphangite), une fibrose sous-cutanée (éléphantiasis) voire lymphoedèmes permanents. Au-delà de cela, la gène esthétique n’est pas à prendre à la légère car elle entraîne une réelle perte de confiance et un stress pour la personne qui voit ses jambes enfler, sa silhouette changer, ses vêtements rétrécirent. La chaleur devient alors un facteur anxiogène autant que physique.
- Je peux vous aider :
Pour les troubles du système lymphatique la solution universelle n’existe hélas pas. Chaque organisme réagit de manière différente en fonction de son terrain, de ses antécédents (opération chirurgicale, infections, mode de vie, sédentarité, activité physique), de son alimentation et de son niveau de stress (central dans beaucoup de pathologies, voir mon article). C’est pourquoi la naturopathie trouve toute sa place dans l’accompagnement des personnes qui souffrent de rétention d’eau car le naturopathe cherche les causes et propose des conseils sur large panel de champs d’intervention pour un suivi parfaitement individualisé. Une consultation dure environ 1 heure, parfois plus. Pendant ce temps je cherche à évaluer les causes de ces déséquilibres lymphatiques afin de pouvoir proposer un plan d’hygiène de vie adapté au plus près de la personne. Alors lui seront proposés une révision ciblée de l’alimentation, des conseils pour stimuler naturellement la circulation lymphatique, une prise en charge du stress et un soutien avec éventuellement des plantes et des techniques manuelles comme la réflexologie plantaire.
Il est très important pour moi d’expliquer à mes consultants le fonctionnement de leur corps. En comprenant mieux les mécanismes impliqués dans les troubles qui les affectent, il est plus aisé de mettre en place des solutions naturelles, de préférence préventives afin de retrouver légèreté et confort, même sous les températures estivales. Alors, plutôt que de se résigner à supporter ces troubles circulatoires désagréables, venez me voir pour une consultation afin de faire le point sur votre terrain, vos besoins et les solutions que j’adapterai à votre profil.
Guillemette Bourgoing naturopathe et réflexologue spécialisée dans l’arrêt du tabac à Villelaure, Pertuis et Aix-en-Provence
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