L'industrie agro-alimentaire :
Depuis les années 1980 l’industrie alimentaire a rempli massivement nos assiettes d’une nouvelle catégorie d’aliments, purement industriels, riches en additifs, sel, sucre, gras et calories, et pauvres en nutriments, fibres, minéraux et vitamines. Si les babyboomer n’ont jamais eu vraiment à se préoccuper de la qualité de ce qu’ils mangeaient et atteignent des moyennes d’âge plus que respectables, il n’en n’est pas de même des générations qui suivent. Depuis peu l’espérance de vie a cessé d’augmenter et l’espérance de vie en bonne santé raccourcit. Nous sommes passés d’une alimentation raisonnablement transformée (en cuisinant, cuisant, assemblant) à une alimentation ultra-transformée pour laquelle notre organisme n’est pas équipé et n’a pas eu le temps de s’adapter. Il se retrouve avec des molécules qu’il ne connaît pas, dont il ne sait pas quoi faire car ne possède pas les enzymes nécessaires à leur digestion. Parallèlement, l’industrie alimentaire brille par ses spots publicitaires et ses messages quasi incantatoires avec des céréales ultra sucrés pour « le petit-déjeuner dont votre enfant a besoin », des biscuits « pour un bon petit-déjeuner », des nuggets « source de protéine »… Progressivement notre panier s’est rempli de céréales pour le petit-déjeuner car tellement pratique, rapide à préparer et «donne de l’énergie pour la journée », de desserts lactés, de biscuits et barres chocolatées glissées amoureusement dans le cartable pour le goûter… Les enfants sont les premiers consommateurs de ce type d’aliments, alors qu’ils sont les plus vulnérables, et les effets se font sentir à l’école avec de plus en plus de cas d’hyperactivité, troubles de l’attention, coups de pompes dans la journée (voir mon article sur les troubles de l'apprentissage )...
Une alimentation riche en calories et pauvre en nutriments essentiels :
Consommés de manière occasionnelle ils ne représentent pas un réel danger mais ils sont la plupart du temps enrichis en sel, sucre et gras, trois nutriments extrêmement addictifs qui donnent envie d’y retourner. En France, ils représentent environs 36% de nos calories quotidiennes (plus de 50% dans les pays anglo-saxons). Ils n’ont donc plus rien d’exceptionnels ! Par ailleurs, nombre d’entre eux sont des recombinaisons d’ingrédients et prennent des formes qui n’ont rien à voir avec des aliments d’origine (cordons bleus, nuggets, fromages en tube, blé soufflé…). Sortes de purées reconditionnées, ils demandent peu de mastication et l’imprégnation salivaire est très faible. Ce qui n’aide pas à la digestion et ne favorise pas la libération des hormones de satiété. Pauvres en fibres et protéines, riches en sucres, ce sont des aliments peu satiétogènes et pourtant très caloriques. Mais ce sont des calories vides, sans intérêt nutritionnel, car dépourvues de micro-nutriments, vitamines, minéraux, antioxydants, fibres… Tous ces nutriments nécessaires à la bonne réalisation des nombreuses réactions biochimiques de notre organisme. C’est ainsi que ces aliments utra-transformés font le lit de l’obésité, des syndromes métaboliques, stéatose (foie gras), résistance à l’insuline puis diabète de type II, toutes les maladies dites « de civilisation ».
Les pièges de l'agro-alimentaire :
Bien sûr, ce n’est pas parce qu’ils sont bio, sans gluten, à « 0% de matière grasse », « enrichi en… » qu’ils sont meilleurs pour la santé. C’est même un piège, notamment pour les personnes intolérantes au gluten qui compensent avec des pains, biscuits et pâtes sans gluten, très riches en glucides et additifs. De même, les amandes font partie des aliments santé, lorsqu’elles sont mangées entières (et trempées la veille). Il n’en n’est pas de même pour la poudre d’amande qui voit son index glycémique fortement augmenter lorsqu’elle est réduite en poudre. Et elle perd tout son bénéfice santé lorsqu’elle est transformée en lait aromatisé et sucré, souvent proposée aux personnes intolérantes au lactose ou qui veulent s’affranchir du lait de vache. Enfin, les steaks de soja si chers aux végans n’ont aucun intérêt nutritionnel. Et les céréales du petit-déjeuner sont tout bonnement une catastrophe nutritionnelle. D’ailleurs, les petits-déjeuners, tels qu’ils sont recommandés, sont une aberration en terme de nutrition : un jus de fruit industriel (même pur jus, il contient des conservateurs et stabilisateurs), des céréales bourrés de gras et de sucre. Pas étonnant que les enfants soient des piles électriques en début de journée et s’effondrent en milieu de matinée. Heureusement ils ont leurs petits encas et biscuits sucrés pour redonner un coup de fouet et tenir jusqu’au déjeuner (qui finira par un dessert lacté la plupart du temps).
Manger sain n’est pas très compliqué, et c’est économique. Il suffit de revenir à des ingrédients de base : fruits, légumes (de saison, locaux et bio de préférence), viande (élevée en plein air, dans le respect des besoins vitaux de l’animal), poisson (petits poissons gras en début de chaîne alimentaire), crustacés, œufs, légumineuses et des fruits à coque. Les placards n’ont pas besoin de déborder de sauces, crèmes et aromates artificiels. Des ingrédients de bonne qualité ne demandent pas d’artifices. Juste un peu de sel si nécessaire, quelques herbes aromatiques de saison ou des épices suffisent à magnifier un plat.
Je peux vous aider
Pour les personnes qui ont grandit avec une alimentation ultra-transformée, il n’est pas évident de revenir à une cuisine simple. Les termes « punition », « privation », « écarts », « petits plaisirs », reviennent souvent lors de mes consultations car ce sont des aliments qui sont associés à la gourmandise, au plaisir et à la satisfaction. Il ne s’agit pas alors de supprimer ces aliments, mais de les remplacer progressivement, au rythme de chacun, par des aliments santé en proposant de nouvelles recettes, une autre façon d’établir les menus, de nouvelles pistes pour faire les courses, une nouvelles façon d’appréhender les repas et d’avoir les clés pour se détourner du chant des industriels de l’alimentation.
Guillemette Bourgoing Naturopathe et Réflexologue spécialisée dans l'arrêt du tabac à Villelaure, Pertuis et Aix-en-Provence
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