Qui n’a jamais connu la boule au ventre du dimanche soir, cette angoisse à l’idée de reprendre une semaine de course folle ? Qui n’a jamais connu les crampes d’estomac à l’idée de la réunion du lendemain ou de la somme de travail qui nous attend après quelques jours de repos… De nos jours, le stress est devenu notre compagnon de tous les jours. Que ce soit à la maison, au travail, et même lors de certains loisirs, il est là, avec ses répercussions sur notre équilibre mental et physique, avec notamment ses répercussions sur notre système digestif. Le stress est une réaction naturelle de notre organisme qui réagit face à une situation qui lui demande un effort d’adaptation. Il peut être bénéfique mais devient problématique lorsqu’il se prolonge pour devenir chronique. Or la relation entre stress et digestion est profonde et peut causer de réels dommages sur notre santé digestive. Les effets du stress ne se limitent pas à une simple boule au ventre, ils peuvent engendrer une série de problèmes allant des maux d’estomac aux troubles digestifs chroniques, en passant par des perturbations du microbiote intestinal. Et lorsque l’on sait l’impact d’un microbiote déséquilibré sur le système nerveux central, on se rend compte qu’un véritable cercle vicieux se maintien entre stress et système digestif. Comprendre ces mécanismes est essentiel pour apprendre à gérer son stress et préserver ainsi notre système digestif.
L’impact du stress sur le tractus digestif :
Le tube digestif, de l’œsophage jusqu’au rectum, possède un réseau complexe de millions de neurones qui forme le système nerveux entérique (SNE), surnommé désormais « le deuxième cerveau ». Via le nerf vague, il est en communication constante, et bidirectionnelle, avec le système nerveux central (SNC). En situation de stress, cette communication est perturbée, ce qui peut entraîner des troubles digestifs de plusieurs sortes. En effet, le SNE régule notre péristaltisme (mouvements des muscles intestinaux), la sécrétion d’enzymes digestives et la circulation sanguine dans les parois intestinales. Lorsqu’une personne est stressée, le SNC active la réponse « fuir ou combattre » avec une cascade de réactions biologiques qui mettent notre organisme en position de faire face à un danger immédiat. Et cela à commencer par bloquer le système digestif pour nous concentrer sur l’urgence du moment, ce qui peut provoquer des symptômes digestifs tels que des douleurs abdominales, des crampes ou des nausées.
- Effets du stress sur le péristaltisme intestinal : Le stress influence directement la motilité intestinale, en l’accélérant ou en le ralentissant. Lors d’une peur soudaine ou d’une angoisse sévère, le stress aigu peut provoquer une vidange rapide de l’estomac et des intestins, provoquant diarrhées, crampes abdominales et une envie fréquente d’aller aux toilettes. A contrario, le stress chronique a tendance lui à ralentir le péristaltisme. Cela est souvent dû au blocage de la digestion par le système nerveux sympathique, qui réoriente ainsi les ressources énergétiques vers les muscles squelettiques et le cœur (fuir ou combattre !). Dans ce cas, ce sont ballonnement, sensations de lourdeurs abdominales et constipation qui se manifestent. A plus long terme des troubles peuvent s’installer comme le Syndrome de l’Intestin Irritable (SII) qui est relativement courant et encore exacerbé par le stress.
- Effets du stress sur l’estomac : Le lien entre le stress et les ulcères est reconnu depuis longtemps. En effet, le stress augmente la sécrétion d’acide gastrique (acide chlorhydrique) dans l’estomac qui peut, à plus ou moins long terme, endommager la muqueuse gastrique et donc provoquer des ulcères. Mais avant les ulcères (gastriques ou duodénaux), cette hyperacidité provoque des brûlures d’estomac, des reflux gastriques et des douleurs abdominales souvent soulagées par des remèdes pour réduire l’acidité. Ils ont temporairement leur efficacité, mais si le stress n’est pas géré à la source, ces problématiques deviennent chroniques et les douleurs deviennent constantes.
- Effets du stress sur la sécrétion des enzymes digestives : Les enzymes sont particulièrement sensibles aux variations de notre organisme et le stress affecte également leur sécrétion. Or les enzymes digestives sont indispensables pour décomposer les aliments et permettre l’absorption des nutriments. La réduction de production de ces enzymes peut entraîner des carences nutritionnelles importantes, notamment en vitamines liposolubles comme les vitamines A, D, E et K. et provoque une mauvaise digestion des graisses. Par ailleurs, 90% de la sérotonine (neurotransmetteur qui joue un rôle crucial dans la régulation de l’humeur) est produite dans l’intestin. Ainsi, les troubles intestinaux, tels que le syndrome de l’intestin irritable (SII) est souvent associé à des troubles de l’humeur comme l’anxiété et la dépression. Et le stress fragilise l’intestin, c’est un cercle vicieux.
L’impact du stress sur le microbiote intestinal :
Le microbiote, ou la flore intestinale, joue un rôle fondamental dans la digestion, le métabolisme et l’immunité. Or l’équilibre entre flore commensale (celle que nous avons depuis notre naissance, et même au-delà : voir mon article) et flore pathogène (celle qui vient s’implanter au cours de notre existence, qui est tolérée et tenue en respect à condition que la flore commensale soit riche et diversifiée) et fragile. Et le stress à un impact réel sur cet équilibre, perturbant le microbiote et entraînant un déséquilibre qui peut avoir de longues répercussions. En effet un déséquilibre, ou une dysbiose intestinale, peut affaiblir la barrière intestinale et en augmenter la perméabilité. La barrière intestinale étant devenue perméable, c’est la porte ouverte à des toxines et des bactéries qui peuvent ainsi pénétrer dans la circulation sanguine (voir mon article). C’est ainsi que l’intestin poreux est souvent considéré comme étant un des facteurs de l’installation de maladies auto-immunes (la maladie d’Hashimoto notamment qui concerne la thyroïde). Par ailleurs la dysbiose, provoquée par un stress chronique, peut favoriser l’inflammation dans tout le corps, aggravant non seulement les troubles digestifs, comme la maladie de Crohn, mais aussi d’autres conditions inflammatoires à distance (douleurs articulaires par exemple).
Enfin, à travers cette communication bidirectionnelle via le nerf vague, une dysbiose intestinale, elle-même provoquée par le stress, a un impact direct sur notre humeur. La production de neurotransmetteurs (sérotonine), ainsi que des vitamines de groupe B, indispensables pour nourrir le système nerveux, peut être insuffisante si la flore intestinale est déséquilibrée exacerbant les symptômes liés au stress et à l’anxiété.
Je peux vous aider :
Ainsi le stress chronique est à la source de nombreux troubles digestifs qui peuvent non seulement affecter la qualité de vie, mais aussi devenir une source supplémentaire de stress, créant un cercle vicieux dont il n’est pas évidant de sortir. Mais les naturopathes ont à disposition de nombreuses stratégies pour canaliser le stress et en réduire les effets délétères. Par l’alimentation pour soutenir la flore intestinale, réduire l’inflammation et réguler les neuromédiateurs. Par des conseils en hygiène de vie pour gérer le stress et activer l’antagoniste du système orthosympathique (celui qui répond à l’injonction « fuir ou combattre ») qui va ramener au calme. Pour cela la réflexologie plantaire, que je pratique d’ailleurs, a de très bons résultats. Et puis, si cela n’est pas suffisant, la phytothérapie et la micro-nutrition peuvent se montrer utiles. Une approche globale est donc essentielle pour protéger et restaurer les fonctions digestives. Et elle commence en premier lieu par briser ce cercle vicieux initié par le stress. Par ailleurs, la consommation de tabac est également à revoir car elle est souvent associée au stress (voir mon article) , le fumeur cherchant à s’apaiser avec une cigarette. C’est là une erreur. Ce n’est pas le stress qui est apaisé mais la sensation de manque qui est à chaque fois réactivée lorsqu’une cigarette est consumée. Je vous accompagne donc à gérer votre stress et à l’arrêt du tabac. Ou je vous accompagne pour gérer le stress qui peut être provoqué par l’arrêt du tabac… au choix !
Guillemette Bourgoing, naturopathe et réflexologue spécialisée dans l’arrêt du tabac à Villelaure, Pertuis et Aix-en-Provence.
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