Comment se reconstruire après un cancer ?
- guillemettebd
- 23 sept.
- 6 min de lecture
Si l’annonce du diagnostic de cancer est, comme le décrit très bien le Docteur Jean-Loup Mouysset, un choc personnel aussi violant que le vue des Twin Towers s’écroulant sous nos yeux, la reconstruction après un cancer est parfois encore plus complexe. Recevoir le diagnostic est une rupture existentielle. Le temps des traitements est souvent vécu comme un combat auquel on s’accroche. Chaque journée est marquée par des examens, des consultations, des protocoles médicaux plus ou moins douloureux. C’est une période où la personne malade est souvent entourée, accompagnée de ses proches. Une fois les traitements terminés, une sorte de vide se fait sentir. C’est un moment charnière souvent vécu comme une grande solitude : la personne n’est plus officiellement malade, tout le maillage de soins qui s’était constitué autour d’elle se relâche, et pourtant se reconstruire après un cancer n’est pas chose aisée. Il ne s’agit pas juste de « tourner la page ». Les séquelles physiques et psychiques, la peur de la récidive sont bien présentes et le processus de reconstruction peut être long. Au-delà de la joie d’avoir vaincue la maladie, d’être sauvé, il est temps de se réconcilier avec son corps, redéfinir ses priorités, ses limites, redonner du sens à sa vie.
Se réconcilier avec son corps :

Se reconstruire après un cancer ne signifie pas retrouver sa vie d’avant. Il s’agit de transformer cette épreuve vers une volonté de mieux-être afin de ne plus tomber dans les mêmes travers qui ont pu mener à la maladie. C’est l’occasion de se reconstruire vers une vision nouvelle de la santé, plus durable, en toute conscience et en toute autonomie. Car, en effet, après un cancer, les stigmates de la maladie sont toujours visibles : perte de cheveux, cicatrices, modification du poids, fatigue persistante, douleurs chroniques ne sont que le haut de l’iceberg. Les traitements anticancéreux, chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie ou immunothérapie, laissent le corps dévasté comme un véritable champ de bataille après le combat. La fin des traitements, vécue comme un soulagement, marque le début d’une forme de réconciliation avec ce corps, certes transformé, mais qui, malgré tout, a résisté. Il s’agit alors de le réapprivoiser, en douceur, pour retrouver de la souplesse et de la mobilité. En cela le yoga ou Qi gong (voir mon article) sont excellents car ils ne demandent pas une forte vitalité qui peut alors encore fait défaut. Les troubles intestinaux peuvent persister, il faudra alors adopter une alimentation plus adaptée, anti-inflammatoire et riche en antioxydants (voir mon article). C’est ainsi l’occasion de revenir à une alimentation saine et de qualité, réfléchie et consciente des enjeux que cela implique. Des massages drainant, ou de la réflexologie, permettent non seulement de revenir à son enveloppe corporelle mais aussi de favoriser la circulation et l’élimination des toxines générées par la maladie et les traitements utilisés pour la combattre. Le corps n’est plus un ennemi ni une victime de la maladie, mais un allié qui a souffert, « marqué et cabossé » (1) , et qu’il s’agit de réparer.
Guérir aussi de sa peur :

Une fois les traitements terminés, l’après-cancer est marqué par une ambivalence : la joie d’avoir vaincu la maladie et la peur de la récidive, comme une « épée de Damoclès » qui persiste dans le quotidien de la personne et de son entourage. Cette peur, qui peut engendrer de l’anxiété, et par voies de conséquences, insomnies et dépression, impacte non seulement la qualité de vie mais aussi l’immunité et l’équilibre hormonale (voir mon articule sur le stress). Durant cette période de transition, un soutien psychologique est donc indispensable. Il s’agit alors d’apprivoiser cette peur mais également de transformer ce traumatisme en résilience, en renouant avec ses propres valeurs. Retrouver confiance, c’est aussi reprendre sa vie en main, avoir le sentiment d’être à nouveau maître de sa vie. Pour cela il existe de nombreuses solutions pour soutenir la personne, notamment pour permettre d’identifier et transformer les pensées anxiogènes en stratégies d’adaptation plus positives. La psychothérapie, notamment avec des techniques cognitivo-comportementales, la sophrologie, la méditation de pleine conscience (voir mon article), offrent des outils concrets pour ramener l’attention à l’instant présent, sans se laisser submerger par des pensées qui peuvent être angoissantes. Il ne s’agit pas d’effacer la peur, elle fait maintenant partie de l’histoire de la personne, mais de l’apprivoiser, de la transformer en vigilance constructive. Cette nouvelle vie qui nous est offerte est alors enrichie d’une expérience de résilience.
Retrouver sa place :

Après un cancer, la vie n’est plus comme avant. Les proches, parfois très présents, très protecteurs, un peu maladroits doivent aussi apprendre à vivre cet après-cancer. En effet, il y a une forme de décalage entre ceux qui, à l’annonce de la fin des traitements, peuvent reprendre leur vie professionnelle et sociale et celui qui, après son cancer, se sent transformé, fragilisé, parfois incompris car ayant toujours besoin de ce même soutien dont il a pu bénéficier pendant ses jours de combats contre la maladie. C’est petit à petit, peut-être d’abord dans sa sphère relationnelle, que la personne va pouvoir se réinvestir progressivement. Elle va apprendre à poser des mots sur ce qu’elle a vécu et ce qu’elle vit encore afin de pouvoir retrouver confiance en elle, en l’avenir. Au même titre que le premier cercle va se restructurer vers des relations de qualité, le retour à la vie professionnelle est peut-être l’occasion de se réorienter vers une activité plus en accord avec de nouvelles priorités. Pour ceux qui souhaitent reprendre leur travail, il peut être à l’identique mais aussi avec des aménagements pour une reprise en douceur : horaires adaptés, post de travail modifié. C’est peut-être aussi l’occasion de repenser son projet de vie et s’orienter vers une autre activité professionnelle, plus en lien avec ses propres valeurs. Se reconstruire après un cancer c’est aussi accepter l’idée que le retour à la vitalité passe également par le regard des autres, le partage, renouer avec un tissu humain soutenant et valorisant. Ce lien humain est un véritable facteur de santé, au même titre que la nutrition, l’activité physique ou la gestion du stress. Et au-delà de tout cela, se pose la question du sens : pourquoi ai-je traversé cette épreuve ? Que vais-je faire de cette expérience ? Les priorités changent. Il est désormais temps de vivre pleinement, en cohérence avec ses vraies valeurs, en toute authenticité. La spiritualité, peu importe sa forme, est ici centrale. Elle permet de donner un sens à l’épreuve, de transformer les souffrances endurées en expériences constructives. La spiritualité donne alors accès à un espace de sérénité où la personne peut puiser une nouvelle force.
Je peux vous aider :

Se reconstruire après un cancer, c’est accepter que rien ne sera plus vraiment comme avant. C’est aussi la possibilité de transformer ce constat en réelle opportunité de reprendre sa santé et sa vie en mains. C’est l’occasion qui est donnée de revenir à une vie plus consciente, plus alignée et riche de sens : « le cancer ne signe pas la fin d’une histoire, mais celle d’une vie réenchantée » (1).
Le naturopathe, de concert avec le médecin traitant, accompagne ce processus en proposant un encadrement global : une nutrition répondants aux besoins précis de chacun, une activité physique adaptée, des conseils en hygiène de vie qui prennent en compte toutes les séquelles laissées par la maladie et induits par les traitements. Le naturopathe aide alors chaque personne à devenir actrice de son propre rétablissement, en proposant des outils concrets et respectueux pour remonter l’énergie vitale, retrouver un équilibre émotionnel et finalement une harmonie globale. Car la santé ne se définit pas seulement par l’absence de maladie, mais par la capacité de vivre pleinement, en équilibre, en harmonie, avec joie et vitalité.
La reconstruction après un cancer demande une approche globale : biologique, psychologique, sociale et spirituelle. Et c’est là que la naturopathie, ou la médecine intégrative (voir mon article), peut jouer un rôle décisif car elle n'est pas uniquement "soigner avec des plantes". Son action et ses outils sont bien plus larges.
En effet, je m'intéresse à la personne dans sa globalité, à tous les niveaux. Et pour cela, je fais appel à tous les outils que la nature peut m'offrir, comme la réflexologie ou l'auriculothérapie (voir mon article), que ce soit du monde végétal, animal, minéral, vibratoire ou magnétique. Mes conseils portent sur l'alimentation (rééquilibrage alimentaire, diversification de l'alimentation, idées de menus...), l'hygiène de vie (bien vivre, bien dormir, bien bouger, se reconnecter à la nature, apprécier la vie !), la gestion des émotions, la personne dans son environnement... C'est ce qui fait toute la richesse d'une consultation en naturopathie et toute la diversité des pratiques propres à chaque naturopathe.
Je me suis également spécialisée dans l'arrêt du tabac qui, pour moi, est le premier facteur pour prévenir un grand nombre de maladies lourdes, à commencer par le cancer. Alors respectez cette merveilleuse machine qu'est votre corps, arrêtez de fumer si ce n’est pas déjà fait.
Guillemette Bourgoing, naturopathe et réflexologue spécialisée dans l'arrêt du tabac sur Villelaure Pertuis et Aix-en-Provence
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(1) -Jean-Loup Mouysset : Oncologie intégrative : du cancer vers la santé Novembre 2023















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