Le burn-out, est à bien distinguer de la dépression dans le sens où il est lié au travail. Le burn-out est un épuisement professionnel. Selon L’Oms (Organisation mondiale de la Santé), il est caractérisé par « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ». Ce terme est apparu en 1969 et était alors utilisé pour les employés qui avaient une profession demandant beaucoup d’engagement personnel émotionnellement parlant. Il s’agissait essentiellement du personnel médical (infirmières, médecins, aides soignantes), travailleurs sociaux et enseignants. Mais, très rapidement, il est apparu qu’il pouvait concerner tous les travailleurs, à n’importe quelle échelle, de l’ouvrier au chef d’entreprise. Ainsi, nul n’est à l’abri de faire un jour ou l’autre un burn-out, à moins de s’en prémunir au mieux ou/et, de la part de l’employeur, de veiller à informer et réduire les facteurs d’épuisement professionnel.
Mieux connaître le burn-out
Ce qu’est le burn-out:
Si le travail n’est pas la cause essentielle d’une dépression, mais peut être alors un facteur aggravant, il est central dans le burn-out, souvent lié à un stress devenu chronique (voir mon article) Dans ce cas, physiologiquement, le burn-out se traduit par un épuisement des glandes surrénales qui ne produisent plus suffisamment de cortisol, ce qui abouti à un épuisement profond, physique et psychologique. La personne en arrive à ne plus gérer ses émotions (la moindre contrariété ou remarque prend une ampleur disproportionnée alors que les sources de joie et d’accomplissement ne sont plus accueillies). Elle s’isole progressivement, ne se reconnaissant plus dans son environnement professionnel, avec ses collègues, ne se sentant plus comprise, plus reconnue dans son travail qui d’ailleurs ne lui convient plus, qu’elle ne supporte plus. Le stress qui l’a accompagnée pendant des mois, voire des années, avec une surcharge de travail, des horaires à rallonge ou des objectifs irréalisables, a fini de la persuader qu’elle n’était pas ou plus compétente dans son travail, qu’elle n’y avait plus sa place.
Les symptômes du burn-out
Ainsi apparaissent progressivement des tensions musculaires, du mal de dos, des maux de tête, des vertiges, avec ou sans nausées. La personne peut se mettre à perdre du poids ou, à contrario, en prendre de manière incompréhensible. A cela se superpose des troubles du sommeil associés à une fatigue chronique, des difficultés de concentration et d’attention avec donc des troubles de mémoire et une difficulté, voire une impossibilité à prendre des décisions. Le comportement de la personne évolue vers une agressivité qui peut être violente. L’isolement social répond à une sorte d’hostilité à l’égard des autres qui semblent le juger et ne pas le comprendre. Petit à petit la personne se désengage, non seulement de son travail mais également de l’élan collectif. Elle perd toute motivation dans son travail. Cette tension nerveuse constante, entretenue par une hypersensibilité et une anxiété sous jacentes conduit souvent à un comportement addictif, la personne cherchant du réconfort dans la malbouffe, la nicotine, l’alcool ou autres addictions.
Les causes du burn-out
Si les causes du burn-out n’étaient que liées au travail, tous les salariés de la même entreprise seraient en épuisement professionnel. Ce qui est très rarement le cas. Le burn-out est donc la résultante de caractéristiques liées au travail mais également à la personne elle-même.
Pour ce qui est de l’entreprise, certaines exigences sont particulièrement anxiogènes : donner des objectifs parfaitement irréalistes, rallonger excessivement les horaires de travail, ajouter des nouvelles tâches sans prendre en compte les possibilités d’exécution en matière de temps et de compétences. Une certaine confiance doit s’établir dans la hiérarchie, laissant un minime de liberté dans l’organisation du travail et dans sa réalisation. Les rapports entre collaborateurs, supérieurs, dirigeants et directeurs, doivent être fluides, avec une certaines cohésion, un désir d’entraide et d’échanges. Si cette recette ne prend pas, c’est tout l’équilibre de l’entreprise qui est en péril et certaines personnes, souvent les plus investies, en pâtissent. Et cela d’autant plus si les salariés ne se sentent pas en sécurité dans leur emploi, à cause d’un contrat temporaire qui peut être renouvelable ou pas, la peur de perdre leur emploi, sans connaître l’avenir de leur entreprise ou de leur métier ou même encore s’ils seront payés dans les temps chaque mois.
Pour ce qui est de la personne, ce sont souvent des individus qui arrivent à cet épuisement parce qu’ils se sont tellement investis dans leur travail qu’ils se sont eux-mêmes provoqué un stress à vouloir répondre à leurs propres exigences, souvent démesurées. Ce sont souvent de bons éléments dans l’entreprise, mais ils ne parviennent pas à gérer leur stress, sans doute pas manque de confiance en soi. Ce sont donc des personnes qui ont besoin d’être particulièrement rassurées.
Outre les conséquences sur la santé de la personne, les conséquences pour l’entreprise sont lourdes et multiples : des collaborateurs démotivés avec augmentation de l’absentéisme au travail et important turnover qui n’est pas bon pour l’image de l’entreprise, qui va en plus avoir des difficultés pour recruter de nouveaux employés. Sans compter l’impact sur la productivité et donc sur l’aspect économique même de l’entreprise.
Quelques clés pour prévenir le burn-out en entreprise
Avant tout il s’agit d’informer les salariés afin qu’ils puissent décoder ce qui peut éventuellement les mettre en situation de stress, qu’ils réalisent où ils en sont et ce qu’ils peuvent faire. Pour cela, l’employeur peut faire venir sur place un intervenant (naturopathe ou autres) pour leur proposer des conférences ou des ateliers de sensibilisations aux risques psychosociaux. Ensuite, l’entreprise peut proposer des ateliers bien-être qui permettent de renforcer la cohésion du groupe tout en enseignant des solutions pour mieux gérer le stress, notamment au travail (n’oublions pas qu’après les heures de bureau, la vie à la maison n’est pas forcement de tout repos). De même, un peu de sport au sein de l’entreprise renforce l’esprit d’équipe et facilite l’élimination du stress.
En dehors de cet aide extérieur, l’employeur ou le responsable des ressources humaines, se doit d’être vigilant sur la cohérence de charge de travail du salarié (voir si la charge est répartie au mieux dans le temps et entre les collaborateurs, si les surcharges restent occasionnelles ou si elles sont indicatrices de la nécessité d’emboucher des personnes supplémentaires). Par des échanges réguliers, les salariés ont besoin de sentir une certaine reconnaissance, une confiance qui leur permet d’être plus autonomes, donc plus épanouis et donc toujours motivés par les tâches qui leur sont assignées. Et cela tout en respectant les temps de repos et que les personnes prennent bien leurs congés en temps voulu. Enfin, et c’est peut-être un des points les plus délicats à mettre en place, essayer d’adapter les horaires de travail au mode de vie de la personne (enfants, lieu de résidence éloigné, prise en compte de certaines obligations externes à l’entreprise).
Ainsi le burn-out n’est pas une fatalité, il existe de nombreuses solutions pour s’en prémunir, que ce soit à titre personnel ou pour l’ensemble des collaborateurs d’une entreprise. Peu ou mal compris pendant des décennies, que ce soit par le corps médical, les employeurs, et même le tout un chacun, il semble exploser ces dernières années. Certes le stress est très présent dans beaucoup d’organisations et peut effectivement générer un épuisement professionnel à plus ou moins long terme. Mais cette vague de burn-out est aussi due au fait que l’on pose un nom particulier sur un phénomène qui était jusqu’alors confondu avec une dépression nerveuse, alors que ce sont deux maladies bien distinctes. D’ailleurs, à ce jour, le burn-out n’est pas encore reconnu comme une maladie professionnelle à proprement parler, mais comme étant tout de même directement au travail. Il faut encore que les choses évoluent. Quoiqu’il en soit, en améliorant la qualité de vie au travail de ses collaborateurs, en misant sur leur bien-être, l’employeur est forcement gagnant car une personne heureuse, contente de se rendre à son travail, est forcement plus fiable, plus présente et performante. Votre naturopathe peut vous proposer conférences et ateliers à la carte au sein de l’entreprise.
Guillemette Bourgoing Naturopathe et réflexologue Villelaure Pertuis et Aix-en-Provence
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