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Photo du rédacteurGuillemette Bourgoing

La thyroïde, cette glande qui nous anime

Dernière mise à jour : 12 avr.



La thyroïde, une de nos glandes endocriniennes la plus connue et pourtant tellement négligée, sans doute par méconnaissance. La thyroïde revient souvent au devant de la scène d’abord parce que 15% de la population serait touchée par des problèmes de thyroïde (voire 80% présenterait une insuffisance en hormones thyroïdiennes selon le Dr Jacques Hertoghe), que donc les hormones thyroïdiennes de synthèse sont le 4ème médicament le plus prescrit en France, notamment le Levothyrox, et que ce dernier a fait l’objet d’un scandale qui n’a pas fini d’alimenter les journaux spécialisés. Mais au-delà de cela, connait-on bien le rôle de la thyroïde, toutes les actions des hormones thyroïdiennes sur notre organisme ? En général on le réalise quand la thyroïde se met à dysfonctionner et que le diagnostique d’hyper ou hypothyroïdie est établi. Toutefois, sauf exception, une thyroïde ne s’affaisse pas du jour au lendemain. Certains signes avant coureurs peuvent permettre de prendre rapidement les choses en mains et de répondre aux besoins de cette glande si précieuse.

Le rôle de la thyroïde

Parmi toutes les fonctions de la thyroïde, celle la plus évidente est peut-être son action thermorégulatrice de l’organisme. Une personne ayant un taux bas de T3 et T4 sera plus sensible au froid, sujette à la frilosité. A contrario, une personne ayant un taux élevé de T3 et T4 sera moins tolérante à la chaleur. De même, elle est la glande de la vitalité. Un hypofonctionnement sera marqué par une fatigabilité latente, peu ou pas améliorée par le repos, alors qu’une personne en hyperthyroïdie sera plus sujette à des insomnies, de l’hyperactivité avec irritabilité.

Mais son action est bien plus large. La thyroïde est centrale dans plusieurs métabolismes de notre organisme, notamment dans l’utilisation du glucose, la mobilisation des lipides, elle est essentielle à la production d’énergie pour synthétiser les protéines et le cholestérol via le foie. C’est la raison pour laquelle, lors d’une recherche de perte de poids, ou de prise de poids, un bilan hormonal thyroïdien est incontournable.

De même, elle a une action certaine sur le système nerveux chez l’adulte, mais également sur le fœtus et le nourrisson chez qui une carence peut être à l’origine d’un retard de développement cérébral chez l’enfant. Ainsi, lors d’un désir de grossesse, il sera indispensable de veiller à apporter les aliments nécessaires à la mère pour assurer un taux de micronutriments essentiels au bon fonctionnement de sa thyroïde et que le fœtus puisse également en profiter pour le développement de sa propre thyroïde. De même, en cas de perturbations du système nerveux (mémoire déficiente, dépression, irritabilité, insomnie…), il est toujours intéressant de vérifier le fonctionnement de la thyroïde.

Par ailleurs, les hormones thyroïdiennes agissent également sur les systèmes cardiovasculaire (fonctionnement normal du cœur), musculaire (développement et fonctionnement des muscles), osseux (croissance et maturation du squelette), digestif (motilité, tonus gastro-intestinaux et sécrétion des sucs digestifs), génital (régulation des cycles menstruels, lactation, libido) et tégumentaire (peau, cheveux, ongles, sourcils).


Le bilan thyroïdien :

Autant d’aspects à prendre en compte lors d’une anamnèse, qui peuvent se manifester cliniquement et qui ne sont pas toujours confirmés en premier abord lors d’un bilan hormonal thyroïdien. En cas de soupçon de dérèglement thyroïdien, le médecin va prescrire un dosage des hormones thyroïdiennes : T3, T4 et TSH. Si les résultats montrent une anomalie, il affinera son diagnostique en demandant le dosage d’anticorps thyroïdiens afin de rechercher la cause qui pourrait être une maladie auto-immune (thyroïdite d’Hashimoto). Toutefois, les taux peuvent être bas mais dans la norme, ou dans la moyenne, (il faut alors bien différencier les normes de santé des normes de laboratoires qui ont chacun leurs propres valeurs). Les taux peuvent être dans la norme mais défectueux (la TSH reflète le fonctionnement de l’hypophyse mais n’indique pas si les hormones sont réactives au niveau des cellules cibles ; la T3 n’est pas activée à cause de plusieurs facteurs). Le taux de T3 peut être dans la norme, mais s'il est sous sa forme réduite, cette hormone sera inactive. Chaque organisme est unique, et donc réagit différemment, avec plus au moins de sensibilité par rapports à son propre équilibre hormonal. La clinique (observation des différents signes cliniques que présente une personne) est donc indispensable pour agir en amont afin d’apporter les micronutriments indispensables pour que la thyroïde revienne à un fonctionnement optimal et se régule à nouveau.

En outre, la thyroïde est particulièrement sensible à son environnement, aux influences extérieures auxquelles elle nous permet de nous adapter en permanence. Un choc, un stress, une maladie, un effort physique intense, un changement de rythme de vie, une grossesse (ce qui explique que les femmes sont cinq fois plus touchées que les hommes), autant de facteurs qui la sollicitent et auxquels elle répond en régulant tous les systèmes sur lesquels elle agit. C’est la raison pour laquelle il ne suffit pas d’observer uniquement les aspects cliniques, mais également connaître tout ce qui fait partie de l’environnement de la personne, dans son histoire, son individualité, à travers sa propre sensibilité. Car, enfin, la thyroïde est directement reliée à nos émotions, auxquelles elle doit encore d’adapter : elle ne gérera pas la tristesse de la même manière que la peur, la colère ou la joie.


Les signes principaux d’un dysfonctionnement thyroïdien :

En cas d’hypothyroïdie on peut globalement dire que le métabolismes est ralenti, ce qui se traduit par un ralentissement du rythme cardiaque, de la constipation, de la prise de poids, une intolérance au froid, une perte de cheveux qui deviennent cassants, la peau sèche, un visage bouffi et pâle, mais aussi de la fatigue, avec somnolence, des douleurs articulaires, une sudation diminuée, une instabilité de l’humeur accompagnée de troubles de la mémoire, d’une paresse cérébrale avec une certaine lassitude qui peut aller jusqu’à la dépression.

En cas d’hyperthyroïdie, donc lorsque la thyroïde sécrète trop d’hormones thyroïdiennes, le métabolisme est accéléré. Ce qui se traduit par des palpitations, de la diarrhée, de la perte de poids, une intolérance à la chaleur, des cheveux fins et friables, une peau chaude et moite, des yeux exorbités, mais aussi des tremblements dans les extrémités, des troubles de concentration, une nervosité accompagnée d’anxiété, troubles de la concentration, irritabilité et insomnies.

Dans les deux cas, un goitre peut apparaître à la base du cou. Cela signifie que la thyroïde a augmenté de volume. En palpant la thyroïde, le médecin est capable de déceler la présence de tuméfactions et nodules qui seront éventuellement confirmés par imagerie médicale, une échographie thyroïdienne.


Les causes d’un dysfonctionnement thyroïdien :

Pour synthétiser les hormones thyroïdiennes, la thyroïde a besoin d’un acide aminé, la tyrosine, qui est produite par l’organisme mais que l’on trouve également dans les protéines (animales et végétales). Elle a également particulièrement besoin d’iode (voir mon article), mais aussi d’enzymes, de vitamines et de nombreux cofacteurs. Une carence de l’un de ces micronutriments altère la conversion de T4 en T3, en particulier une carence en iode. Or, en France, environ 40% des personnes ayant effectué une iodurie (dosage de l’iode dans les urines) ont un taux inférieur à 100mg/j alors que les besoins de l’organisme en iode sont couverts entre 100 et 200mg par jour. Ce dosage est important car il permet de détecter un éventuel déficit en iode disponible pour la thyroïde.


Les facteurs d’un dysfonctionnement thyroïdien :

Les facteurs d’un dérèglement thyroïdien sont multiples. Au-delà des carences micronutritionnelles, le stress chronique (voir mon article) est en première ligne. En réponse au stress, les glandes surrénales produisent du cortisol. Or le cortisol inhibe l’action de la TSH et la conversion de la T4 et T3. Sur un bilan hormonal, les taux peuvent être dans les normes alors que les hormones thyroïdiennes sont inactivées par le cortisol.

Chez la femme, la progestérone facilite l’activité thyroïdienne. Or, le taux de progestérone diminue à partir de 35 ans, avec une relative augmentation des œstrogènes qui, elles, ralentissent l’activité de la thyroïde. De même, une pilule contraceptive ou un traitement de substitution, chez la femme ménopausée, trop dosés en œstrogènes entraînent les mêmes effets. A la ménopause, une hypothyroïdie peut alors s’installer (1 femme sur 10). De même, lors d’une grossesse, la thyroïde de la mère est très sollicitée par le fœtus pour lui fournir les hormones dont il a besoin (à la suite d’une grossesse 10% de femmes souffrent d’une hypothyroïdie transitoire et 20% d’une hypothyroïdie définitive).

A cela s’ajoutent un dérèglement du taux en fer (anémie ou hémochromatose), des infections virales (virus Epstein Barr ou herpès), bactériennes (CMV, Helicobacter pylori, hépatite C, maladie de Lyme) ou la production d’anticorps antithyroïdiens et la prise de certains médicaments (bétabloquants, barbituriques, corticoïdes). L’inflammation chronique intestinale (syndrome de l’intestin irritable notamment) est également à prendre en considération du fait d’un défaut d’absorption des micronutriments.

Enfin, le tabac, l’alcool, les pesticides et tout autres polluants, comme le fluor ou le chlore contenus dans l’eau, peuvent contribuer à perturber l’action des hormones thyroïdiennes.

Quand certains signes cliniques laissent envisager un affaiblissement de la thyroïde, il faudra être particulièrement vigilant afin d’observer qu’ils ne s’aggravent pas en cas de jeûne, d’une maladie (notamment hépatique), d’un effort physique intense (qui implique une élévation du taux de cortisol), d’un stress violent ou d’une chirurgie. Dans un mécanisme d’adaptation provisoire (3 à 4 semaines), l’organisme réduit les hormones thyroïdiennes pour ralentir son métabolisme et assurer ainsi sa survie. C’est un vieux programme qui remonte à l’époque où le meilleur moyen de se protéger d’un tigre à dents de sabre était de se tapir au fond d’une grotte et… attendre.


Les possibilités d’action sur la thyroïde :

Ainsi, étant donné que les facteurs de dysrégulation de la thyroïde sont nombreux, les possibilités d’actions le sont tout autant. Parfois, il n’y a plus le choix, lorsque la dysthyroïdie est trop avancée, les hormones thyroïdiennes de substitution sont indispensables. Mais en préalable, ou en prévention, il suffit d’observer, de ne pas laisser traîner des symptômes qui peuvent paraître anodins (perte de cheveux ou ongles cassants), de ne pas minimiser une fatigue qui s’installe (« ça ira mieux après les vacances »), de ne pas culpabiliser lors d’une prise de poids incompréhensible.


Je peux vous aider

En intervenant rapidement, en réduisant et supprimant les sources qui altèrent le bon fonctionnement de la thyroïde, en supprimant notamment le tabac de votre vie, en lui apportant les micronutriments dont elle a besoin, une hygiène de vie en cohérence avec nos aspirations, il est tout à fait possible de rééquilibrer la production d’hormones thyroïdiennes en rétablissant le fonctionnement optimal de la thyroïde. Et cela, bien sûr, les naturopathes savent le faire !



Guillemette Bourgoing naturopathe et réflexologue spécialisée dans l'arrêt du tabac à Villelaure, Pertuis et Aix-en-Provence


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