Le rôle du foie dans la glycémie
Si le diabète de type 2 est un surplus de sucre dans l’organisme, et pas uniquement dans le sang, la solution la plus simple est d’adopter un régime alimentaire faible en glucides, ce qui devrait permettre de ne pas avoir recours à une quelconque forme de médication ou d’intervention chirurgicale. C’est inévitable, mais ce n’est pas si simple. Car notre foie veille toujours à préserver un taux suffisant de glucose pour produire suffisamment d’énergie et protéger notre organisme des effets de l’hypoglycémie, notamment sur l’encéphale et le système nerveux (voir mon article sur l'insuline ). Et pour cela, il génère lui-même du glucose à partir de ses propres stocks (le plus souvent lors du jeûne nocturne) ou en en produisant à partir de nos réserves lipidiques (lors d’un jeûne prolongé). Il s’agit alors de consommer ce sucre restant avec une activité physique quotidienne et en rallongeant les périodes de jeûne, avec notamment le jeûne intermittent. C’est une approche qui peut s’installer facilement dans notre mode de vie, sans danger. Car, attention, un jeûne prolongé, comme un régime alimentaire mal équilibré, mène à la cétose qui peut être très néfaste pour l’organisme (acidose métabolique, voire un coma diabétique). Il faut mieux ainsi se faire accompagner par un professionnel aguerri aux différentes formes de jeûnes.
Le métabolisme du glucose :
Dans notre alimentation, les besoins journaliers en glucose sont entre 50 et 55% de notre ration calorique. Ils sont de 30 à 35% en lipides et 12 à 15% en protéines. Le glucose est transformé en glycogène afin d’être stocké dans le foie et dans les muscles. C’est la voie métabolique appelée glycogénogénèse qui intervient après un repas, en cas d’excès de glucose dans le sang sous l’effet de libération d’insuline. De même, les excès de glucose peuvent être convertis en lipides sous forme de triglycérides qui seront stockés dans nos tissus. Le glucose stocké sera ensuite utilisé en cas de besoin (un jeun ou un effort nécessitant un besoin accru de glucose) pour maintenir un taux de glycémie stable, sous l’effet de la libération de glucagon. C’est alors la voie métabolique appelée glycogénolyse. Si cette voie se révèle insuffisante, le foie va produire du glucose à partir de matériaux non glucidiques : le lactate (acide lactique), l’alanine. C’est la néoglucogenèse. De même, les acides gras provenant de nos réserves adipeuses (notamment les triglycérides mis en réserve) ou encore de l’alimentation, peuvent également être convertis partiellement en glucose. Ainsi la boucle est bouclée, et même en cas de mode alimentaire déséquilibré, l’organisme arrive à y pallier en produisant lui-même les éléments dont il a besoin. Le reste va être transformé en cétones ou corps cétoniques (voie qui est recherchée lors des régimes cétoniques, riches en protéines et lipides et dépourvus de glucose) qui, normalement sont éliminés par les urines. Toutefois, un régime trop déséquilibré peut entraîner une accumulation de corps cétoniques dans le sang, ce qui conduit à la cétose (courante dans les jeunes mais aussi en cas de diabète).
Les mécanismes du jeûne:
Une fois que le glucose apporté par l’alimentation a été utilisé, notre organisme puise d’abord dans nos réserves de glycogène. Dans ce cas le taux d’insuline sera bas (si le taux reste haut, les graisses vont continuer à s’accumuler, notamment sur l’abdomen, et permettre de produire toujours plus de glucose). Mais ces réserves de glycogène ne sont suffisantes que pour une courte période de jeûne (de 24 à 36h). Lors d’un jeûne prolongé le foie va produire son propre sucre à partir des réserves de graisse. Dans sa recherche d’équilibre, l’organisme cherche à maintenir une glycémie stable à environ 1 gramme par litre de sang. Si le jeûne se prolonge, les protéines cellulaires vont devenir la principale source de glucose, et en priorité les cellules vieillissantes ou défectueuses, anormales ou cancéreuses. De son côté, au bout de 4 à 5 jours, l’encéphale va préférer consommer les corps cétoniques afin d’épargner au mieux les protéines tissulaires. C’est à ce moment que les idées semblent s’éclaircirent, fuser, avec une certaine clarté d’esprit. Au niveau hormonal, le jeûne entraîne une diminution du taux de glycémie qui permet non seulement une baisse de la sécrétion d’insuline (hypoglycémiante), mais aussi de glucagon (hyperglycémiant). Ainsi, en adoptant un régime faible en glucides et riches en graisses saines (des acides gras polyinsaturés essentiels dans un équilibre oméga-6 et oméga-3), associé à un jeûne intermittent qui peut prolonger le jeûne nocturne ou qui peut être établi sur 1 ou 2 jours de jeûne par semaine, nous pouvons non seulement tendre à un équilibre glycémique normal mais également intervenir sur le syndrome métabolique voir mon article sur le syndrome métabolique ).
Le jeûne intermittent
Rien qu’en respectant un écart de 4 heures entre chaque prise alimentaire, temps nécessaire pour que l’estomac puisse effectuer une vidange complète et pour que le tube digestif se vide, le mécanisme de combustion du glucose de réserve devient actif dans la journée entre les repas et pendant le jeûne nocturne. En allongeant de quelques heures le jeûne nocturne, le métabolisme des glucides est potentialisé. Si par ailleurs, on revoit son hygiène de vie avec une activité physique régulière, d’environ 30 minutes, le glucose circulant sera consommé, suivi des réserves de glycogène puis, c’est ce que l’on appelle le deuxième souffle chez les sportifs, les réserves de lipides sous forme de cétones. Le jeu en vaut la chandelle lorsque l’on réalise tous les avantages que nous pouvons en tirer et, surtout, lorsque l’on sait toutes les conséquences qu’induisent une glycémie déséquilibrée ou l’installation d’un diabète de type 2 (voir mon article sur le diabète).
Guillemette Bourgoing Naturopathe et Réflexologue spécialisée dans l'arrêt du tabac à Villelaure Pertuis et Aix-en-Provence
Merci