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Photo du rédacteurGuillemette Bourgoing

Brûlures et reflux gastriques : au feu !

Nous connaissons tous au moins une personne, si ce n’est nous même, qui souffre de brûlures d’estomac. Le plus souvent, ce sont des brûlures de l’œsophage, également appelées « reflux gastro-oesophagien » ou par son acronyme RGO. En effet, le RGO est une affection qui touche entre 20 et 40 % de la population française. Chez ces personnes, elle se manifeste au moins une fois par mois, mais peut aller aussi jusqu’à plusieurs fois par jour, le plus souvent après les repas. En fait ce sont des remontées d’une partie du contenu de l’estomac, extrêmement acide, dans l’œsophage qui provoquent une inflammation se traduisant par une sensation de brûlure et des douleurs. Ces remontées, anormales, ont plusieurs causes et peuvent être plus ou moins intenses, souvent suivies d’un goût acide dans la bouche perceptible dans l’haleine. Elles peuvent être expliquées de plusieurs manières et donc, dans certains cas, évitées ou soulagées.

 

Les causes des reflux gastriques œsophagiens :

La nourriture peut pénétrer dans l’estomac par une ouverture, l’orifice du cardia, contrôlée par un sphincter qui se referme après injection et empêche donc le bol alimentaire de remonter vers l’œsophage. Mais il arrive que ce sphincter cardial dysfonctionne, entraînant des remontées acides de l’estomac qui entrent alors en contact avec la paroi de l’œsophage. Si l’estomac est protégé de son milieu acide par la présence d’un mucus sur sa paroi, l’œsophage n’en n’est pas doté. L’intensité de la douleur, de la sensation de brûlure, est donc proportionnelle à la zone de contact avec le contenu acide de l’estomac. Pour rappel (voir mon article sur l’estomac), les sucs gastriques, indispensables à la digestion, sont composés d’acide chlorhydrique (pH entre 1 et 3), d’eau et d’enzymes.

Les causes peuvent être d’abord tout simplement mécaniques. Les reflux gastriques sont courants chez la femme enceinte, surtout lors des derniers mois de grossesse, lorsque le fœtus, ayant atteint une bonne taille, exerce une pression sur l’estomac pour gagner de la place. De même, les personnes étant en surpoids, avec une « bedaine », peuvent connaître ces mêmes désagréments. Surtout après 50 ans car, avec l’âge, le sphincter de l’œsophage a tendance à perdre un peu de tonicité. Et dans ce cas, un repas trop copieux, trop lourd à digérer (riche en graisses) ou qui traîne en longueur (et retarde ainsi la vidange de l’estomac) risque d’entraîner des remontées dans l’œsophage. Les laboratoires pharmaceutiques l’ont bien compris et les publicités pour soulager les brûlures postprandiales pullulent lors de la période de fêtes de fin d’année. Ce sont des solutions ponctuelles, qui soulagent la douleur sur le moment mais ne règlent en aucun cas le problème. D’autant plus qu’elles réduisent l’acidité gastrique et donc empêchent l’estomac de bien remplir sa fonction, à commencer par permettre l’assimilation de minéraux tels que le calcium, le magnésium et le potassium, indispensables dans le fonctionnement général de l’organisme.

Le RGO est souvent présent chez les personnes stressées (voir mon article sur le stress), celles qui ne prennent pas le temps de s’arrêter pour manger, encore moins pour mâcher, et qui n’écoutent pas les signaux envoyés par leur ventre. De même, les troubles psychologiques ou affectifs, vont avoir leur répercussion sur la digestion « ça m’est resté sur l’estomac », « ça je ne l’avale toujours pas… ».

Enfin, dans d’autres cas, le RGO peut être dû à des troubles neurologiques, à l’existence d’une hernie hiatale (une partie de l’estomac qui remonte dans la cage thoracique, d’origine congénitale ou suite à un traumatisme) ou encore à la présence d’une bactérie, l’Helicobacter pylori (bactérie qui résiste à l’acidité gastrique et attaque le mucus de l’estomac, souvent responsable d’ulcères gastriques et de RGO).



 

Les signes du reflux gastrique œsophagien

Il arrive parfois que les aliments remontent, si nous nous sommes baissé trop vite après un repas, avons mangé plus, plus vite, moins bien que d’habitude… C’est normal et il n y a pas lieu de s’inquiéter. En revanche, si ce phénomène se produit fréquemment, qu’apparaissent des douleurs, que celles-ci s’intensifient, là, il faut s’en occuper. Les signes de RGO les plus fréquents sont d’abord cette sensation de brûlure qui semble monter du creux de l’estomac jusqu’à la poitrine, avec parfois des régurgitations très acides et très amères. Elles sont souvent accompagnées de vives douleurs pouvant provoquer des nausées.

Il arrive aussi que la région de la gorge soit atteinte, ce qui se traduit par des toux répétitives survenant pendant la nuit ou en position allongée, la gorge irritée et la voix qui s’enroue facilement. Hoquet et éructations peuvent accompagner des douleurs thoraciques qui peuvent être tellement violentes qu’elles peuvent être confondues avec les symptômes d’un infarctus.

Le meilleur moyen de poser un diagnostique est la fibroscopie (fibre optique reliée à une caméra) qui permet d’objectiver l’étendue des lésions provoquées par les reflux acides sur la paroi de l’œsophage. Ensuite, une pHmétrie œsophagienne (qui mesure le pH de l’œsophage, donc son degré d’acidité) permet d’évaluer l’importance du reflux gastro-œsophagien. Enfin, la manométrie œsophagienne permet de mesure les pressions au niveau de l’œsophage, notamment au niveau du sphincter de l’estomac. A partir de là, des traitements peuvent être proposé pour protéger la paroi de l’œsophage et réduire l’acidité gastrique (ce qui n’est pas sans conséquence sur la digestion et les intestins).

 

Je peux vous aider

De votre côté, vous pouvez agir en adaptant et adoptant certains gestes au quotidien. Pour commencer, et c’est tellement simple, tellement évident, qu’on ne le dit pas assez. Et pourtant c’est le premier conseil que je donne à mes consultants : prenez le temps de vous arrêter pour manger. Mangez dans le calme, le moment du repas n’est pas destiné à régler des comptes en familles ou à se lancer dans des discutions enflammées. Soyez attentif à ce que vous mettez dans votre bouche, aux textures, aux saveurs, à la température et savourez. Prenez le temps de mâcher : réduisez les solides en liquides et mâchez, brassez, les liquides. La digestion commence par la bouche, par la mastication et l’imprégnation de salive. Ce temps dans votre bouche permet à votre cerveau de commander à votre estomac à se mettre en ordre de marche. De même, supprimez les grignotages qui empêchent votre estomac de se vidanger complètement.

Evitez de manger sur un même repas des protéines lourdes (viandes, poissons), qui demandent une très forte acidité, et des glucides (céréales, pâtes, féculents…) qui eux demandent une très faible acidité. Dans une volonté de compromis, leur digestion en sera compliquée.

Evitez de boire en mangeant, surtout si vous accompagnez vos repas de boissons gazeuses. Préférez des aliments sains, bruts, dans votre assiette. Ajoutez des aromates tels que le fenouil, l’anis, le cumin et le carvi qui facilitent la digestion. Et évitez les repas trop copieux, trop gras, longs à digérer.

N’allez pas vous coucher juste après avoir mangé, que ce soit le soir ou pour une simple sieste, et évitez de vous pencher en avant ou de pratiquer un sport juste après le repas.

Enfin, adoptez les techniques qui peuvent vous aider à réduire votre stress (si vous ne parvenez pas à en supprimer la source) : cohérence cardiaque, méditation, activité physique douce et régulière, marche dans la nature… Aménagez-vous des plages de détente au cours de la journée. Et bien sûr, limitez tous les excitants, caféine, alcool et le tabac. Ce dernier contribue fortement à l’apparition de reflux gastro-intestinaux.



Guillemette Bourgoing Naturopathe et réflexologue spécialisée dans l’arrêt du tabac à Villelaure, Pertuis et Aix-en-Provence

 

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